Lucas Sithole
Lucas Sithole (1931-1994) compte parmi les sculpteurs africains les plus importants du 20ème siècle. Il est particulièrement reconnu pour son travail sur divers bois indigènes, et ses oeuvres en bronze et en pierre.
Son oeuvre, sensible et lumineuse, reflète la quête d’un homme, partagé entre la culture zouloue de son père et swazi de sa mère, l’existence troublée de son peuple, et la difficulté à se situer, entre un passé précieux, et un avenir libérateur à défendre et à dessiner.
La grande particularité de son travail se trouve dans la singularité de chacune de ses sculptures (animaux et oiseaux, silhouettes fines et élancées, têtes, sujets de femmes et d’enfants…) ; pour chacune d’elles, en effet, il songe à une histoire à transmettre, ou à une émotion, et peut ainsi en conter le mythe constitutif. Pourtant, l’ensemble de son oeuvre est profondément touchée par une grâce très particulière : celle du reflet d’une nature humaine éternelle et inchangée depuis des millénaires.
Ainsi, à propos de l’une de ses figures, « I wish I was a Queen », il explique simplement : “She suffers because of all the wrongs of the world, and she knows she could end all the troubles – if only she was a Queen » (« elle souffre à cause de tout le mal parcourant le monde, et elle sait qu’elle pourrait mettre un terme à tous ces troubles – si seulement elle était une Reine »…).
Talent de la première heure du Polly Street Center, il restera dans les mémoires comme un homme au grand coeur, ayant su trouver un compromis paisible entre sa culture africaine et la modernité venue de l’extérieur.
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