L’année 2001 a été marquée par l’ouverture à Johannesbourg du premier musée entièrement consacré à l’histoire de l’apartheid.
Ce musée, au-delà de sa fonction mémorielle, est un véritable lieu d’immersion, pour ses visiteurs, dans un contexte de ségrégation, passé, et pourtant si présent entre ses murs. Cela n’a d’ailleurs rien d’un hasard ou d’une coïncidence, puisque tous les efforts des personnes impliquées dans sa création ont convergé dans ce sens.
Explications : John Kani, le Président du musée, évoque l’importance accordée au terrain choisi pour recevoir le musée, totalement refondu pour recréer le veld et l’habitat de la campagne indigène: « La synergie entre l’élément naturel et le bâtiment, recouvert d’enduit, de briques rouges et d’acier rouillé retravaillé, crée une relation harmonieuse entre la structure et l’environnement« . Son message est prolongé par celui du Directeur du musée, Christopher Till : « le bâtiment lui-même est très évocateur, ce qui est absolument nécessaire pour transmettre le message fort que le musée propose. C’est le bâtiment le plus important construit depuis 20 ans. »
Concernant le scénario proposé par les nombreux conservateurs appelés pour l’occasion, issus d’univers très variés, la stratégie est la même : tout est permis pour s’approcher au plus près de la réalité passée… Ainsi, réalisateurs de films, historiens, conservateurs de musées et designers, ont développé en commun la narration de l’exposition, à l’aide des moyens techniques et artistiques les plus modernes (photographies, vidéos, ambiances sonores, etc.).
Dès l’entrée du musée, l’ambiance est d’ailleurs posée. En guise de ticket, on vous attribue une sorte de carte plastifiée sur laquelle est indiquée votre identité raciale, « Non-Blanc » ou « Blanc »… Vous comprenez alors que vous vous êtes embarqués dans un drôle de voyage, au-travers des 22 zones d’exposition séparées, qui débute au prélude de l’apartheid en 1948, et s’achève aujourd’hui, près de 20 ans après la fin de la ségrégation.
Tout un programme…